Une soirée banale...

- Je vous en prie, à demain pour finir le tatouage. Appelez-moi si vous avez un empêchement.

Terminé! Je fermai la porte de mon salon de tatouage et tournai la pancarte pour afficher le côté “Close” avant de balayer mon magasin du regard. Je soupirai et me mis à un rapide rangement et nettoyage, lavant tous mes outils de travail, puis je récupérai l'argent dans la caisse, mis le tout dans un sac et sortis par la porte de derrière. Ce que l'air frais peu faire du bien... Je m'étirai avant de monter sur mon bolide noir flamboyant et démarrai pour partir en vitesse à mon appartement après avoir mis mon casque -je ne voudrais pas abîmer mon magnifique visage- et avoir enfilé mes gants en cuir -j'ai besoins de mes mains en bon état...

Arrivé en bas de chez moi, je garai ma moto dans mon garage avant de monter dans mon appartement. Je pris rapidement une douche, lavai tous mes piercings avant de les remettre, coiffai mes cheveux en faux décoiffé et couvris mes yeux de lentilles bleues azur avec certains éclats violets. J'enfilai ensuite mon costume favori dans les tons gris et blancs, glissai mes mains dans de fins gants blanc et remontai mes manches sur mes avant-bras. Je pris ma chaîne que j'accrochai à ma ceinture et ressortis de chez moi, une cigarette entre les lèvres.
Au bout d'une petite dizaine de minutes j'arrivai devant un de mes bars habituels. J'écrasai la seconde cigarette que j'avais allumée sur le chemin et poussai la porte pour aller m'asseoir au comptoir. Je commandai un whisky puis me tournai face à la salle pour regarder autour de moi. Quelques morceaux pas trop mal se présentaient à moi, mais beaucoup étaient ou trop bourrés déjà à cette heure-ci ou déjà utilisés. Je soupirai en prenant mon verre, m'adossant au comptoir en buvant une gorgée avant de me mettre à jouer par automatisme avec ma lèvre inférieure. Je me mis alors en tête d'attendre pas plus d'une demie heure et si rien de plus appétissant ne s'offrait à moi je partirai pour un autre bar.

Je profitai de ce petit moment de repos, où je ne faisais rien d'autre que siroter mon whisky en évaluant le potentiel de tous les hommes présents dans le bar, pour lâcher un soupire et avec le peu de pression que j'accumulais au cours de mes journées. Non pas que le travail de perceur-tatoueur soit épuisant mais lorsque j'avais quitté l'Angleterre, j'étais encore habitué à vivre en extérieur de la ville tandis qu'en Amérique et au Japon je n'ai jamais vécu que dans des immeubles en pleine ville, me fatiguant un peu plus chaque jour. Ce sont surtout les souvenirs d'Alister qui me fatiguent... Je repris mes esprits quelques instants plus tard, il ne faudrait pas que je m'endorme alors que ma soirée n'a pas commencé...