I AM DEMYAN OVSKYGAK
« J'ai peut-être embaumé ton grand-père... problem ? »
| ✘ Name; Ovskygak ✘ First Name; Demyan✘ Age; 25✘ Sexuality; Gay comme l'arc-en-ciel qui sort du cul de la licorne✘ Preference; Seke✘ Nationality; Russe✘ Anything else ?; Écrevisse et ceviche ~Behind the computer; ✘ Name; ✘ Surname ?; Faudra m'en trouver un... voici une incontournable opportunité de laisser ressortir votre petit côté sadique.✘ Age; 20✘ Gurl or dude ?; ♀✘ Presence; 7/10✘ Anything else ?; Je pleure déjà mes cinq sucettes parties en fumée D: Ah et j'ai pas yaoitisé depuis des années alors... be kind ;-;✘ Personnage sur l'avatar; Un original de l'artiste Luliiilove✘ Code;
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History
Pour vous épargnez la lecture de ce pavé monumentale, voici un bref résumé de la situation de Demyan : Il vit avec son oncle Andrei dans la banlieue d’Hiroshima. Le tonton tient un salon funéraire à même la demeure et une salle de thanatopraxie au sous-sol. (Très joyeux tout ça) Demyan aide à l’embaumement des morts (ce qui fait donc de lui… un thanatologue officieux puisqu’il n’en possède pas le diplôme) et bosse à temps partiel dans un bar en ville.
Sa mère est placée en psychiatrie et il a plus ou moins perdu de vue une grande sœur qui le hait profondément. Pour clôturer ce joli portrait de famille, précisons que le père est déjà six pieds sous terre, assassiné par sa propre femme d’une balle dans la tête quand Demyan n'avait que 7 ans et sa soeur 10.
Et maintenant, si vous voulez vous taper le roman ci-dessous… je vous offre ma bénédiction toute divine et un verre de scotch.✘
Les murs blancs de l’hôpital dépeignaient l’ennuie mieux qu’aucun soupire n’aurait pu l’exprimer. Dans l’aile psychiatrique, le calme semblait toujours annoncer un point de crise couvant dans la tête des patients. Demyan appréciait les silences, tous sauf ceux de sa mère. Uliana Shistova était assise sur sa chaise, de biais à la fenêtre, de biais à son fils, et de ses yeux gris fatigués observaient sans voir quelques chimères de son imagination par les carreaux de la vitre.
«
Maman. Maman…, l’appelait doucement son garçon. » Le pire n’était ni la tristesse, ni l’inquiétude dans le ton sa voix, mais l’espèce de résignation s’y étant installée avec les années. «
Maman. »
Demyan pris doucement la main de la vieille femme dans les siennes. Ses doigts étaient longs et maigres, son poignet fluet comme la patte d’un oiseau. Et sa peau, si pâle et si mince, comme prête à se déchirer telle une feuille d’automne tombée de son arbre endormi. Contre la fenêtre le vent soufflait, sauvage, ébauchant sur la vitre des esquisses éphémères de flocons de neige. Derrière, les lumières diffusent d’Hiroshima rappelaient des centaines de feux-follets.
«
C’est moi, Demyan. Tu te souviens ? » La femme tourna lentement le visage en sa direction, le cou faible tremblant sous le poids de cette tête malade. Une expression perdue tirait ses traits. Ce Mal dans l’Âme lui vieillissait le corps comme un mauvais sort. « Melor ? croassa sa mère en promenant son regard sur la pièce, le visage de son enfant, puis la pièce
-
Non, maman, Demyan, ton fils. - Oh, Melor… Melor, où sont les enfants ? Tu ne les as pas emmenés avec toi ? »
Le jeune russe échappa un léger soupire, relâcha la main de sa mère et baissa les yeux pour s’épargner un court instant la vue de cette vieille femme troublée. Il repensa à l’été dernier, à la visite qui lui avait fait un baume au cœur lorsqu’Uliana l’avait reconnu, pris dans ses bras et pleurer avec lui. Mais la Maladie était vile, rapide et imprévisible. Demyan redoutait que plus jamais sa mère ne lui revienne. Il aurait tant aimé, juste une dernière fois, la serrer contre lui en la sachant consciente. Cette chance s’était peut-être déjà volatilisée.
Étonnement vive, la main noueuse de sa mère lui agrippa soudain le bras, serrant comme une serre d’aigle sur la nuque d’un lièvre. Les lèvres minces d’Uliana se tordaient en une grimace inquiétante.
« Ça suffit Melor ! Où sont les enfants, où les as-tu cachés ? cracha-t-elle, les yeux soudainement exorbités. Je ne te laisserai plus leur faire de mal, tu m’entends, je ne te laisserai plus ! » Demyan se leva précipitamment en tentant de se dégager. Sa mère était si chétive, si fragile. Il hésita à user de plus de force. « Tu n’entreras plus jamais dans cette chambre ! Que le Diable t’emporte Melor, qu’il t’emporte ! Qu’il t’emporte ! Qu’il t’emporte ! Qu’il … »
Le fils réussit à s’extirper et alors que la mère continuait sa litanie, on ouvrit la porte de la chambre. Frappé comme d’une main invisible, la vieille retomba dans le fond de sa chaise, le dos voûté, le souffle court, alors qu’une magnifique femme brune rentrait dans la chambre.
« Désolé maman, je sais que j’avais promis d’arriver vers onze heure mais j’ai … » Isidora s’immobilisa à mi-chemin, la main toujours fourrée dans son sac à main à la recherche de sa montre. La bouche en cul-de-poule, elle passa de son petit frère à sa mère, puis de sa mère à son petit frère… avant de s’assombrir aussi vite qu’un ciel d’orage. Elle foudroya Demyan du regard avant de tourner les talons et de sortir aussi vite qu’elle était rentré.
«
Dora, attends ! cria le jeune homme en la poursuivant » Uliana observa avec un air étonné ses deux enfants qu’elle ne reconnaissait pas s’évanouir dans le couloir dans une chorale de bruit de pas effrénés. « Dora ! supplia Demyan en rattrapant sa sœur
- Je peux savoir ce que tu fiches ici !? explosa la brune en se retournant brusquement
-
Je pensais…- Tu pensais ! Tiens, c’est nouveau ça ! Putain Demyan, on s’était mis d’accord pour ne jamais se croiser lors des visites ! Et me dis pas que t’as pas vu mon nom sur la liste des visiteurs ! »
Un préposé sur l’étage leur lança un air réprobateur en passant au fond du couloir pour leur qu’ils baissent d’un octave. Le jeune russe se passa une main dans les cheveux en déglutissant, fébrile et désolé mais incapable d’en placer une.
« Non mais attends tu viens la visiter, quoi, trois ou quatre fois par année seulement et tu trouves le moyen de te pointer, même jour, même heure que moi !? Fais pas ton petit malin ou je te jure que je t’en colle une ! continua Isidora telle une furie tout droit sortie de la mythologie »
Elle leva vivement les mains dans les airs comme pour le frapper avant de serrer les poings et de les rabaisser fermement, accompagnant son geste d’un grognement de colère. Demyan montra ses paumes comme un idiot en signe de paix, le visage contrit.
«
S’il-te-plaît, Isidora… est-ce qu’on peut juste… est-ce qu’on peut juste voir maman et en discuter après ?- Il n’y a rien à discuter, coupa sèchement sa sœur en passant à sa gauche pour retourner à la chambre »
Demyan la suivit en retrait, le cou cassé, et s’arrêta dans le cadre de la porte à côté d’elle pour constater l’expression heureuse et surprise de leur mère. « Les enfants ? souffla-t-elle en se parant d’un magnifique sourire sincère » Les deux jeunes adultes échangèrent un bref regard et s’accordèrent en silence pour mettre leurs différents de côté pour profiter de la présence de leur mère.
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«
Ça va la traduction ? Boulot, tout ça… » Isidora tira sur sa clope en lui lançant un regard torve. Son frère redouta un instant qu’elle ne lui écrase son mégot sur le front. « Évites-moi les futilités dans le genre. Ça m’obligerais à te retourner la question, et j’ai pas envie de t’imaginer tripoter des cadavres à longueur de journée. » Silence, expulsion de fumée. «
Je crois qu’on devrait reparler de cette nuit si…- La ferme.
-
J’en ai besoin, gémit tout doucement le jeune russe en la suppliant du regard »
La brune expira durement et écrasa sa dose de nicotine sous sa botte. Elle resserra les pans de son manteau sur sa poitrine et poussa un bref rire cynique.
« Papa avait le tour pour faire mal aux petites filles sans laisser de traces, souffla-t-elle sombrement, les yeux égarés sur un souvenir qu’elle seule pouvait voir
-
Dora, je suis désolé…- Maman a bien fait. Elle a bien fait.
-
Vraiment, je suis…- Arrête de t’excuser Demyan, grogna-t-elle en levant la tête. Ça fait des années que tu t’excuses, t’en a pas un peu marre ?
-
Je veux juste que ce soit comme avant.»
Sa sœur le fixa un long moment avant d’éclater d’un rire nerveux qui se brisa aussitôt dans sa gorge.
« T’es stupide.
-
Merde, on était gosse, j’étais gosse, comment est-ce que j’aurais pu y faire quoi que ce soit !? gronda-t-il soudain en sentant sa patience lui échapper- Parce que tu penses que je te déteste à cause de ça ... ? gloussa méchamment Isidora en le regardant droit dans yeux. Je t’en veux pas de n’avoir rien pu faire toutes les nuits où il venait me voir. Je t’en veux pas de pas avoir pu protéger Maman. Je t’en veux… parce que toi, TOI, il t’a jamais touché. Toi, il t’aimait vraiment. Le petit garçon trop mignon, le petit dernier, le petit chouchou ! cracha la jeune femme dont la voix commençait à se parer d’un sensible trémolo. Putain de merde… t’y a échappé, pas vrai ? Mais je peux t’assurer que s’il était encore en vie aujourd’hui et qu’il apprenait que t’es une pédale, il te battrait à mort. Il te ferait ta fête. »
Demyan recula le talon, buta contre le mur en brique du bâtiment derrière. Les paroles de sa sœur coulaient sur lui et en lui comme un feu liquide. Il se sentit rougir de colère, de tristesse. Chaque fois, c’était le même numéro. Il tendait patte blanche pour recoller les pots cassés et elle l’envoyait chier de manière théâtrale. Mais pouvait-il faire autrement ? Il savait qu’elle souffrait et il l’aimait tendrement autant qu’elle le détestait. Parce qu’elle avait besoin de détester quelqu’un. Et comme l’homme qui lui avait volé une partie d’elle-même était parti bien des années plus tôt d’une balle dans la tête, le fils devenait le bouc émissaire de son malheur. Parfois, la haine ne s’explique pas. Elle se vit, tout simplement.
«
J’aurais vraiment souhaité… que ce soit différent, souffla faiblement Demyan, la voix blanche » Isidora sembla réfléchir un instant, les répliques se bousculant dans sa tête. Mais elle abdiqua, ne secouant que lentement la tête et le laissant les bras ballants près du hall d’entrée de l’hôpital. Elle s’enfonça dans le parking enneigé, disparue comme elle était venue, entre les voitures qui se ressemblaient toutes. Le jeune homme eût un vertige, s’adossa au mur et passa de longues minutes à respirer simplement l’air froid d’Hiroshima, un air qui semblait toujours moins vicié une fois l’hiver tombé. Puis il glissa sur sa langue deux petites pastilles blanches. Et en pris une troisième dans le train, écœuré…
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Sitôt rentré, sitôt au sous-sol. Cargaison toute fraîche. Il entendait son oncle à l’étage, glissant sa chaise de bureau d’un bout à l’autre de son plan de travail pendant qu’il remplissait de la paperasse. Demyan s’attarda longuement à l’évier, laissant l’eau brûlante purifier ses mains et ses bras. Puis il s’occupa méticuleusement de la dépouille, l’esprit ailleurs, plus précisément perdu dans le brouillard des stupéfiants. Andrei tenait à ce qu’on traite les défunts dans le plus grand des respects, il n’aurait définitivement pas apprécié de le savoir sous emprise de la drogue pendant qu’il s’attardait au-dessus du corps sans vie. Son oncle avait même manqué le foutre à la porte l’année passée pour ce même motif. Mais franchement, là, maintenant, il n’en n’avait rien à foutre.
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« Demyan, va rejoindre ta sœur ! lui cria sa mère » Le petit garçon fila dans la chambre de son ainée, laissant la porte entre-ouverte pour regarder par l’interstice. Isidora pleurait, cachée sous son lit comme un animal blessé. D’ordinaire, Demyan aurait été la rejoindre pour la rassurer, agir en l’adulte qu’il n’était pas mais qu’il devait s’efforcer d’incarner. Mais pas cette nuit. Son regard horrifié se promenait sur la scène se déroulant dans le salon. Ses oreilles étaient transpercées par les hurlements de sa mère, les cris de son père. Ses narines agressés par la forte odeur de l’alcool, trop familière, et de la violence. Parce que la violence a une odeur, si jamais il vous prenait de vous retrouver au milieu d’un combat pour la vie…
« Je vais te trouer, salope !» Deux ombres roulaient sur le sol comme des monstres déchainés, luttant pour s’emparer d’un flingue qui venait de leur échapper à tous les deux et qui avait glissé sous le canapé. Le garçon était paralysé, accroupi dans l’embrasure de la porte, mortifié, incapable de détourner les yeux. C’était comme regarder, hyper conscient, la lutte de deux démons dans sa propre maison. Ils l’effrayaient, l’un autant que l’autre. Qui étaient ces gens fous, ces gens épouvantables, qui avaient pris l’apparence de ses parents ?
Clic.
« Ul… Uliana, articula son père, le souffle erratique, en levant lentement les mains. » Sa mère venait de mettre la main sur l’arme à feu, s’était redressé et tenait en joue le salopard qu’elle avait fait l’erreur d’aimer un jour. « S’il-te-plaît, allons… tu ne vas pas faire ça. On s’est… on s’est égaré. Pose ce flingue, d’accord ? Pose-le … » Sa mère pleurait. Et elle se savait observé. « Demyan, hoqueta-t-elle sans tourner la tête, ferme la porte mon cœur… ferme la porte et bouche tes oreilles. »
Le garçon obtempéra, pressa ses mains de chaque côté de sa tête. Mais ce ne fut pas suffisant pour empêcher la détonation de résonner dans son crâne et le traumatisme de noircir sa mémoire. ✘
Le sous-sol était silencieux. Demyan entendait les propres battements de son cœur. Il aimait la tranquillité. Mais ce n’était pas le genre de tranquillité que tout le monde aurait apprécié. Un tantinet trop morbide pour certain. Penché sur le cadavre, il recollait une petite plaie ouverte sur sa pommette. Éclat de verre. L’homme s’était tué dans un accident de voiture, classique mais efficace. Il maintenait la pression sur la peau en attendant que le colle sèche, perdu dans ses pensées, quand les paupières du cadavre se rabattirent soudain sur ses yeux noirs.
«
Je vais te trouer ! »
Demyan poussa un cri digne d’un arachnophobe se réveillant couvert de mygales, basculant vers l’arrière et renversant tous les outils disposés sur la table métallique derrière lui. Le boucan d’enfer attira aussitôt Andrei qui déboula les escaliers du sous-sol plus vite que Flash et Superman réunis.
« Demyan !? Putain mais… qu’est-ce qui s’est passé ?
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Rien, je… bredouilla le jeune homme en se redressant maladroitement, j’ai eu un malaise… - Je t’ai entendu hurler comme un condamné, l’accusa son oncle en l’aidant à ramasser le bordel
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C’est juste que… j’ai eu l’impression que… »
Phrase en suspens, silence embarrassant. Malaise... Les traits d’Andrei frémirent.
« Tu as consommé ?
-
Non, menti Demyan avec assurance. C’est la visite à l’hôpital qui m’a fatigué.- Oh, oui, j’avais oublié… se radoucit aussitôt son oncle. Et ta mère… ?
-
Ça allait. »
Le jeune russe se grattait doucement les poignets, les yeux rivés sur le visage blafard de la dépouille. Il avait l’impression qu’il allait battre des paupières d’une seconde à l’autre, qu’il allait parler de nouveau avec cette voix qu’il n’aurait souhaité de plus jamais entendre. « Bon… monte en haut, je m’en occupe. Va te reposer. » Demyan acquiessa lentement, retourna ses laver les mains dans l’évier et gravit les marches, le cœur encore serré par son éclair de frayeur.
Une boule de poils s’attaqua à ses mollets aussitôt qu’il eût fermé la porte derrière-lui. Il sursauta, puis ramassa le chat pour l’emmener avec lui devant la télévision. «
Tu fais ma bouillotte ? » Le félin se roula en boule sur son ventre plat, réchauffant le creux qu’il ressentait dans son estomac et emplissant son plexus solaire des vibrations de ses ronronnements. «
T’as raison, on va dormir, c’est une bonne idée. »
FICHE CRÉÉE PAR REIRA DE LIBRE GRAPH'