- Monsieur, vous êtes prêt ?, me fit une voix que je ne connaissais que trop bien.
Ajustant ma cravate noir, je me tournais vers mon second, Ikari Sugoïchi. Je l'avais rencontré il y avait de ça maintenant, cinq ans, peu après la mort de Kaï Aosane. Ikari était un boxeur né que j'avais recruter lors d'un de ses matchs. Non, si c'est ce que vous, vous demandez, je ne l'ai pas forcé. La boxe ne l'intéressant plus, il a accepté tout de suite ma proposition et puis est finalement devenu mon garde du corps. Avec ses deux mètres pieds au planché, il était impressionnant, en plus de son énorme carrure, il m'avait montré à de nombreuse reprise sa fidélité.
Je lui faisait entièrement confiance. Quoi que... J'avais toujours une certaine tendance à me méfier de quiconque depuis que j'étais devenu le pilier du clan. Même la plus innocente des créatures pouvait être un traître. Attrapant mon katana au passage, je fit signe à Ikari et nous partîmes aussitôt en direction des voitures noirs devant dans l'allée de la propriété.
Au total, il y avait une dizaine de voiture. Mon chauffeur ainsi que mes hommes me firent signe, puis après avoir pris place au côté de mon garde du corps, nous partions. Direction les plaines d'Hiroshima, en dehors la ville. Je redoutais le moment qui allait arriver, car King T. Teppei avait sa propre réputation.
Sanguinaire et barbare, il n'hésitais pas à semé la mort et le chaos sur son chemin. Voilà maintenant plus de dix ans que cette guerre de clan faisait rage, il était temps d'y mettre fin. C'était plus raisonnable pour nous deux. Je ne l'avais jamais rencontré auparavant, certains disait qu'il était énorme et intimidant... J'avais vraiment hâte de voir ça.
J'aimais les défis et King allait en devenir un. Une fois dans les plaines, les voitures derrière nous s'arrêtèrent. Nous, nous étions arrêté entre deux parcelles de champs. J'avais pris soin de mettre en place un plan, avec au total une vingtaine de sniper disséminé un peu partout au quatre coin de la plantation. Certes, je voulais mettre fin à tout ça, mais je n'en étais pas moins naïf.
Je laissais mon katana dans ma voiture et sortis en compagnie d'Ikari. Bientôt plusieurs de mes autres hommes vinrent nous rejoindre. Quand au loin, le vrombissement de voitures se firent entendre. Un sourire se dessina sur mes lèvres.
King T. Teppei, voyons ce que tu a dans les tripes.
Le silence régnait dans l'immense bâtiment. Malgré le nombre incroyable d'hommes, aucun d'eux ne pipaient mots. Tous savaient fort bien dans quel humeur se retrouvait leur patron, chose qui n'augurait jamais rien de bon. Et tous en savaient la raison. Malgré tous les groupes qu'ils avaient écrasés, autant les petites firmes que les grand yakuzas, il n'y avait eu que ce groupe qui n'avait jamais succombé, malgré ses pertes lourdes lorsqu'ils faisaient un face à face avec les chiens du groupe Teppei. Des deux côtés, ça n'aboutissait pas toujours bien. C'était toujours le premier à mordre qui réussissait à s'en sauver sans trop perdre.
Malgré tout, depuis la mort de ce vieil homme que King avait connu, il n'avait jamais, au grand jamais, croisé le nouveau gamin qui avait prit la tête de la maisonnée. Bien qu'il eu connaissance de la bouille de celle-ci, suite à de nombreux dossiers, il n'avait jamais eu l'occasion d'échanger des paroles avec lui en face à face, même lors de ses sortis. Aux yeux du colosse, ce devait sûrement être un imbécile qui passait la majeur partie de son temps assit dans son fauteuil, à regarder ses hommes faire le sale boulot. Tout le contraire de l'anglophone qui s'avérait même souvent à être seul.
Et ce fut en cette soirée qu'il reposait paresseusement sur ses laurelles, à l'arrière d'une immense limousine noire comme la nuit. Le moteur vrombis avant que le véhicule de se mette en branle pour emmener son propriétaire là où il le désirait. Le chauffeur, un vieil homme fidèle au groupe depuis des années déjà, ne disait point mot, se contentant de garder son regard rivé sur la route défilante. Son katana posé près de lui sur le siège, l'armoire à glace avait écrasé son épaule contre la porte, les yeux plissés. Il regardait les quelques rares passants se promener en cette heure tardive, avant que les immeubles ne laissent place aux maisons, avant de finalement se changer en d'immense champs, pour finalement aboutir en plaines.
Refermant les yeux, ça ne lui prit que quelques minutes avant de sentir la limousine finalement s'arrêter, avant que le moteur ne coupe tout bruit. Déjà ? C'était vite fait. De part les vitres teintées, il pouvait voir les silhouettes se déplacées à l'avant du véhicule, avant qu'il ne daigne enfin ouvrir la porte. Rattachant l'arme à sa taille, il émergea du véhicule, manquant presque se frapper le crâne contre le portière. King tout craché, il avait lui-même du mal avec sa taille. Mains dans les poches, le colosse referma la porte du véhicule d'un coup de pied, et ce fut complètement seul qu'il s'approcha lentement du groupe, un air hostile au visage. Venir pour une trêve, accompagner de tous ses petits chiens de garde ? Comme il faisait pitié le gamin.
« Yo'. Need your dogs with'cha, kiddo ? »
Des provocations à peine arriver ? C'était tout simplement plus fort que lui.
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Dim 24 Mai - 17:23
L'alliance du mal.
Un sourire se dessina sur mes lèvres. Exactement comme on me l'avait décris, un grand costaud avec un sens de la répartie qui ne faisait aucun doute. Je m'allumais aussitôt une cigarette et le regardais droit dans les yeux. A travers son regard, j'avais l'impression d'y apercevoir un aperçu de l'enfer, mais ce n'était pas pour autant que j'allais flancher, j'avais vécu beaucoup plus pire et tant que gentleman, je ne me le permettrais pas.
- Je comprend l'anglais moi aussi, fit-je en lui répondant dans ma langue maternelle. En ce qui concerne mes hommes, je ne suis pas dupe et je connais votre propre réputation. Je sais prendre mes précautions pour protéger mes arrières.
Je m'approchais de lui, puis lui proposais une cigarette. Ce geste aiderais sûrement à faire descendre la tension qui semblait régnais entre nous. Il était impressionnant, c'était vrai et avec mon visage d'ange à ses côtés, nous étions comme l'extrémité de deux opposés, physiquement bien sûr. Car mentalement, c'était tout une autre affaire.
- Vous êtes américain ou anglais ?, lui demandais-je toujours dans cette même langue qu'était la mienne. Vous avez un certain accent.
Je sentais Ikari nerveux derrière moi, ne comprenant point ce que je disais, j'avais comme dans le doute qu'il serait prêt à agir au moindre geste brusque, mais je savais très bien me défendre seul.
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